Émile Joseph-Rignault

Par sa sensibilité artistique et son érudition sur la période médiévale, Émile Joseph-Rignault (1874-1962) est étroitement lié à la préservation et la rénovation de Saint-Cirq-Lapopie.

Né à Varzy (Nièvre), Émile Joseph-Rignault est admis à l’École des Beaux-Arts vers 1891 dans l’atelier de Jules Valadon avant de poursuivre sa formation auprès de Gustave Moreau et d’Armand Guillaumin. C’est en 1922, après la Première Guerre mondiale, qu’il acquiert et rénove le château de « la Gardette » à Saint-Cirq-Lapopie. Cette maison-forte du XVe siècle ayant appartenu au Saint-Géry et servant de siège à l’archiprêtré dans la période moderne est remaniée au goût du collectionneur¹. Il abat les anciennes masures qui peuplent la cour et crée deux jardins en terrasse d’inspiration médiévale ainsi que des fausses barbacanes d’inspiration néo-gothique. Ayant renoncé à la peinture du fait d’une cécité précoce, il reçoit ses amis peintres dont il gère en partie les fonds d’atelier (Chaïm Soutine, Maurice Vlaminck, Armand Guillaumin) et privilégie la vente d’œuvres d’art en constituant l’une des plus belles collections de la région (Jordaens, Lancret, Millet, Corot).

En 1946, l’année même de sa donation au musée Calvet d’Avignon, il lègue son château au Conseil général du Lot, avec le mobilier et les objets d’art le décorant. À partir de 1951, à l’arrivée d’André Breton, le collectionneur entretient des liens d’amitié chaque été avec le poète et sa compagne Elisa comme l’attestent plusieurs photos et témoignages écrits :

« (…) Rien de nouveau pour Breton qui va partir dans huit jours ainsi que mon amie, c’est la fin des vacances. Et moi à attendre la rentrée du parlement où le ministre doit faire voter la revalorisation de ma rente (…) ». (Extrait de lettre à M Vaillat, c-1951-1966, archives privées)