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Histoire

En 2014, l’Association La Rose impossible est créée sous l’impulsion de Laurent Doucet, enseignant, poète et militant, ainsi que de Sylvain Lacaze, chef d’entreprise engagé dans le mouvement de la citoyenneté mondiale, afin de sensibiliser l’opinion publique sur la nécessaire sauvegarde de la maison d’André Breton.

Le projet de réhabilitation est aussitôt soutenu par le nouveau maire du village, Gérard Miquel, ancien sénateur du Lot et acteur émérite de la valorisation du patrimoine lotois. En 2014, le maire mobilise les pouvoirs publics pour la sauvegarde et la création d’un équipement culturel de première importance en Occitanie.

Dès 2019, le département du Lot met à disposition la Maison Rignault, ancien musée départemental en vue de la réunion des deux établissements par le biais d’une passerelle. En 2021, en parallèle du projet de restauration et d’aménagement de la Maison Breton, l’association de la Rose Impossible entreprend le premier chantier des collections qui révèle certains trésors dont les malles du couple Breton et augmente de manière significative les collections par le biais d’acquisitions et de donations.

Histoire d’une sauvegarde : de la nécessité d’un agir po-éthique

2000- 2014 : Vente de l’Atelier du 42 rue Fontaine

Au décès d’Élisa Breton en 2000, dernière compagne du poète, le rêve porté par cette dernière et Aube Breton, fille du poète, de voir un lieu commémorer l’œuvre du Surréalisme vole en éclats lorsque l’État annonce son refus de racheter l’Atelier historique du 42, rue Fontaine. La vente aux enchères de la collection Breton en 2002-2003 provoque de manière irrévocable la dispersion des pièces les plus emblématiques de l’histoire du mouvement. Grâce à l’action du « Collectif du 42 rue Fontaine », ainsi que l’engagement remarqué de nombreux intellectuels et militants dont Laurent Doucet, l’État s’engage à acheter près d’un tiers des collections, le reste est dispersé vers des collections privées ou internationales. Ces œuvres dorment désormais dans des réserves de nos musées dans l’attente d’un lieu qui saura les exposer.

Autour de Laurent Doucet et de plusieurs surréalistes, la vente a donné lieu à un Manifeste dont voici un extrait éloquent :

« Le surréalisme, et l’œuvre de Breton en particulier, nous a appris l’importance de la révolte au nom d’une création artistique qui serait son expression. Il nous a appris aussi que l’œuvre ne se résumait pas au livre et au poème, mais que l’existence dans son intégralité y jouait un rôle essentiel, existence englobant des rencontres, des hasards, des configurations nouvelles. Ce que symbolisait pour nous le grand atelier d’André Breton.

Aujourd’hui, il ne suffit pas de regretter, il faut entendre le message du surréalisme, le message créatif et rassembleur du « 42, rue Fontaine ». L’État, sous la pression du mouvement contre la vente, a préempté un tiers de la collection Breton, et il existe un fonds dormant du surréalisme en France. Il s’agit maintenant de nous engager pour qu’un haut lieu du surréalisme, fidèle à l’esprit de Breton, voie le jour.

Poupées Hopi, masques eskimos, tableaux modernes, objets merveilleux du quotidien : grâce à cet agencement magique, c’est la force et l’importance d’une universalité poétique que nous enseigne le surréalisme. Il est temps qu’un lieu s’ouvre où cette universalité de la pensée et de la pratique surréalistes soit représentée et expérimentée par tous, lieu vivant, lieu de tous les magnétismes. »

Après une première tentative audacieuse mais infructueuse pour faire héberger le projet dans une université grâce à l’aide de l’association pour l’étude du surréalisme présidée par Henri Béhar, Laurent Doucet proposa de prospecter à nouveau pour aider à la création d’un tel lieu. Il se rendit spontanément à Saint-Cirq-Lapopie. Aucune des collectivités de l’époque n’avait voulu là aussi saisir le moment…

 

2014-2017 : Achat de la Maison André Breton et labélisation en maison des Illustres 

L’énergie du projet de reprise et de réhabilitation de l’ancienne maison-labyrinthe d’André Breton, vint d’abord du Lot. Sylvain Lacaze et Laurent Doucet décidèrent, vu l’ampleur de la tâche et afin de ne pas céder au découragement, de commencer par prendre le maquis sous la forme d’une lecture en pleine forêt de la Braunhie, non loin de Saint-Cirq-Lapopie.

Rapidement soutenu par l’équipe municipale de Gérard Miquel, nouvellement élu, et de nombreux citoyens, le projet d’acquisition publique puis de réhabilitation artistique et culturelle redevenait plausible. L’engagement de l’État, marqué par la venue du Président François Hollande en 2015, s’est accompagné du rachat de la maison André Breton par la mairie en 2016. L’acquisition de la maison et d’une partie du mobilier d’origine permet à l’association La Rose Impossible de développer le projet citoyen et socio-culturel qu’elle avait appelé de ses vœux depuis la vente des collections d’André Breton en 2002-2003. Du rachat héroïque à la création de l’association La Rose Impossible et d’un nouveau bureau des recherches surréalistes, la maison-poème accueille chaque été des résidences d’artistes, des évènements littéraires et des expositions. En 2017, le label « Maison des Illustres » lui a été octroyé.